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Certains ouvrages ne se définissent que par ce qu’ils ne sont pas. Ce recueil, composé alors que l’auteur avait entre seize et vingt-cinq ans, n’a pas d’unité thématique et reflète des influences multiples. Chaque poème raconte une histoire. De ce point de vue, cet ouvrage n’est pas impressionniste et encore moins abstrait. Il est élusif comme une anguille et surprenant comme un terrain de mine.
Abysses et nuées forme donc un ensemble composite, un espace quadridimensionnel où l’on se perd facilement, dans l’espace comme dans le temps. Chaque vers, chaque syllabe semble représenter une chicane de labyrinthe, un creux de croche sur une partition. Pour l’auteur, il s’agit là d’un recueil « [a]u mieux éclectique et au pire chaotique », qui laisse « une impression de tâtonnement maniaque, voire de fuite en avant préméditée ». Il est ainsi facile de s’y égarer comme dans une forêt inexplorée, de se laisser emporter par le faux rythme des vers inégaux et rarement innocents, surtout quand, au détour d’un chemin, survient le cruel envoi. Car rappelez-vous bien que le venin se trouve dans la queue – in cauda venenum.
Douze histoires…
Douze labyrinthes pour vous faire rêver, frémir, rire jaune.
Douze histoires qui vous feront voyager dans le temps et l’espace, dans le Nord-Ouest Pacifique du seizième siècle aux Cévennes, en passant par Lille et l’Hérault.
Douze histoires de métamorphoses, de fantasmes et de fantômes :
- Un rêveur se mue en courtisane élisabéthaine et se retrouve sur la côte est de l’île de Vancouver, où elle rencontre le fameux corsaire Francis Drake ainsi que la mystérieuse Salamandre, chamane du peuple Pentlatch.
- Au cours de trois contes mêlant surnaturel et prosaïsme, la petite Pascaline découvre l’injustice, la banalisation de la violence et les limites de la connaissance.
- Dans un monde parallèle, Emmanuel Macron saborde sa campagne de 2017 en sombrant dans un délire aux rythmes caribéens (d’où le titre, dérivé d’uchronie).
Douze histoires où se côtoient mystères, contacts générationnels, culturels et sociaux plus ou moins heureux et réalisme magique.
Il vous suffira de lire les premiers mots de la première histoire pour vous engouffrer dans un voyage inoubliable… à vos risques et périls.
L’auteur
Alban Bargain-Villéger est un écrivain et historien français. Il vit à Toronto, où il enseigne l’histoire européenne contemporaine à l’Université York. Il compte parmi ses influences Jean Giono, Umberto Eco, Mario Vargas Llosa, Mikhaïl Boulgakov, Gabriel García Márquez, José Carlos Somoza, Italo Calvino, Martin Amis et Tristan Egolf. De fait, son premier recueil de nouvelles, intitulé Totems encombrants, offre un condensé de l’éclectisme de l’auteur, à l’intersection du néo-réalisme, du réalisme magique et du fantastique. Bien que les nouvelles ne soient pas liées entre elles – à part la « trilogie Pascaline » – il existe un fil conducteur, à savoir la découverte de l’imperfection, de l’iniquité et de l’incomplétude de l’être. Ainsi, les rites d’initiation et la relation entre « autorité » et « adoubé.e » sont des thèmes récurrents. Cependant, il ne s’agit pas là de points de vue pessimistes ou hermétiquement philosophiques, et l’on peut facilement lire ces contes comme des histoires souvent douces-amères et partiellement satiriques.